Pour réagir à l'article de Michel Cahen «Le problème, c'est
l'adoption plénière» (Libération , 27 juin) , je n'ai d'autre qualité particulière que d'être un parent adoptif ayant deux enfants nés à l'étranger!
Cet article parle de relent de xénophobie de certains rouages administratifs. Je ne sais pas si c'est le cas (je peux témoigner d'une écoute des parents par certains services administratifs), mais je me pose des questions sur le rôle réel d'organismes tels que la Mission pour l'adoption internationale (M.A.I) du ministère des Affaires étrangères. Si elle semble avoir été constituée pour lutter contre certaines dérives de l'adoption internationale, dans la réalité, elle conduit à limiter les adoptions à l'étranger en constituant un rouage supplémentaire et tatillon dans le parcours du combattant des adoptants. Le résultat est que dans certains pays, où de nombreuses adoptions s'effectuaient au cours des dernières années, le nombre d'adoptions a chuté considérablement (notamment en Colombie, où nous avons adopté il y a quelques années) Et, contrairement à ce que laisse entendre l'article de M. Cahen, le problème de l'adoption n'est pas d'ordre réglementaire, mais de l'ordre du désir des parents adoptants et des enfants abandonnés. Pour moi, cet article démontre un état d'esprit qui va dans le même sens que celui qu'il critique à propos des rouages administratifs. C'est à dire une vision pseudo-rationnelle de la démarche d'adoption où il faudrait qu'à chaque étape, et même