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Libération
TRIBUNE

Le 12 juillet 1998, les Bleus devenaient champions du monde de football. Loin de la simple fête sportive, cette victoire aura eu des conséquences sociales durables. Les cinq leçons du Mondial.

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par David Martin-Castelnau
publié le 12 juillet 1999 à 23h44

C'était il y a un an. Chevauchée de Petit, remise de Dugarry, la

Normandie parachevait la Kabylie, et la France devenait championne du Monde. Un pays en liesse, pavoisé jusqu'en ses plus modestes ruelles, s'abandonnant à une effusion universelle" Quelle belle nuit nous eûmes ce jour-là! Les médias étaient enfin à l'unisson du populo, jusques et y compris notre quotidien crépusculaire, qui avait vainement tenté de doucher l'enthousiasme «franchouillard» en publiant, en dépit du bon sens et du bon goût, un «sondage» dénonçant la division et le racisme des Français. C'était il y a un an. Depuis? Patriotes et francophobes, nationaux-républicains et libéraux-libertaires ont repris avec un bel entrain leurs affrontements picrocholins, ne s'accordant que sur un point: le Mondial s'était résumé à une simple fête sportive. Pas davantage. Le pays avait donc eu la berlue, qui fut persuadé de vivre un moment exceptionnel. Voire" Car pour cinq raisons au moins, qui sont autant de leçons, on peut considérer que cet événement aura eu des conséquences durables et excédant largement le cadre sportif.

Première leçon: le football est désormais un facteur de puissance internationale. On connaît le mot du président américain Ford: «Une victoire sportive peut servir une nation autant qu'une victoire militaire» ­ en juin 1969, l'une déboucha d'ailleurs sur l'autre, le Salvador jouant les prolongations en envahissant le Honduras" La «bagatelle la plus sérieuse du monde», selon l'expression de l'ethno