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Libération

Casting d'un défilé.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h05

On pardonnera cette fois encore (la dernière) aux organisateurs de

la Fête nationale du 14 juillet de n'inviter pour le grand défilé des Champs, que des individus armés jusqu'aux gants, chevaux de Troie en acier kaki et autres bombardiers. Comme si cet attirail et ses disciplinés utilisateurs étaient le plus fidèle reflet de la grandeur de la France" Entre nous, une fête nationale devrait être l'occasion de montrer les vraies qualités d'une nation, son humanisme, sa démocratie, son pacifisme, son altruisme, sa bonté" L'armée a ses raisons et nous ne saurions nous passer d'elle ­ c'est en tout cas un autre débat ­, mais elle n'est point l'essence d'un pays. Le nôtre qui revendique allégrement sa modernité reste pourtant l'un des derniers au monde à faire défiler ses missiles et ses commandos pour une fête nationale.

Mais oublions çà, c'est du passé, un nouveau millénaire va éclore et désormais nous en sommes sûrs, le pays exhibera enfin lors des prochains

14-Juillet, les vrais protagonistes de la grandeur: ceux qui luttent contre le racisme, ceux qui font chauffer la soupe des Restos du coeur, les enfants des écoles puisqu'ils sont notre lendemain, ces professeurs qui leur apprennent les mousses des forêts, les parfums de la géographie et l'immense Histoire, laissons défiler les chercheurs de vaccins, les grands chirurgiens et les médecins de campagne, tous les bénévoles, les donneurs de sang, les donneurs d'organes, les compositeurs et les marchands d'aquarelles, les assistante