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Libération
TRIBUNE

Les Verts ne sont pas les petits soldats de l'hygiène insipide de l'Europe du Nord. Et leur combat pour une agriculture saine et aussi celui des paysans. Du rêne, je me régale.

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publié le 5 août 1999 à 0h22

Dans C'est mozzarella qu'on assassine (Libération du 26/07), Jacques

Gaillard, enseignant à Strasbourg, mettait en cause l'«obsession hygiéniste» qui rendrait insipides les produits alimentaires courrants. Il en accusait l'influence de l'Europe du Nord et de son puritanisme. Ce qui nous a valu diverses réactions dont celles que nous publions dans cette page.

Ah quel plaisir, ces premières lignes du «Débat» de Jacques Gaillard en faveur du concombre de pays et de la tomate nature! J'en avais l'eau à la bouche. Oui, les aliments ne doivent pas seulement être «sains», mais «bons», et depuis des années je peste contre l'irrésistible convergence du poulet, de la tomate et du saumon vers le goût et la consistance de la mozzarella. Quelle tristesse alors de découvrir, au dessert de cet article, discrète publicité pour Chasse, Pêche, Nature et Traditions, un concentré de lieux communs sur les Verts, petits soldats de l'hygiène insipide de l'Europe du Nord, contre nos savoureux terroirs nationaux.

L'Europe du Nord, d'abord. Qui n'a pas savouré du cuissot de rêne arrosé au vin d'airelles sous le soleil de minuit ne peut discuter des goûts scandinaves. Mais ne demandons pas aux Germains de défendre l'authenticité des produits latins. Et ne nous trompons pas de combat. C'est l'Etat-nation qui ouvre nos supermarchés aux produits standard de l'agro-industrie. C'est le Parlement européen qui défend le droit des consommateurs à des produits authentiques" Ainsi, l'offensive menée par le group