A l'heure de la rentrée des classes, il ne paraît pas inutile de
rappeler que l'un des principes fondateurs de notre démocratie n'est toujours pas respecté dans la plupart des écoles de France: celui de la gratuité.
Dès le premier jour, les parents vont recevoir un appel de fonds, d'un montant variable selon les établissements, destiné à la coopérative scolaire; celle-ci est justifiée par la nécessité de combler une différence croissante entre les besoins de l'école, déterminés sans concertation et dont l'intérêt pédagogique n'est jamais évalué, et les allocations publiques. Si nous ne sommes pas juges de la pédagogie, nous affirmons en revanche qu'une telle pratique est socialement incorrecte et juridiquement illégale.
A l'heure où plus d'un million de foyers ne disposent que du RMI, soit, faut-il le rappeler, de 4504,14 francs par mois pour un couple avec un enfant, 50 ou 100 francs ne représentent pas la même somme pour tous. Pour les plus démunis de nos concitoyens, 100 francs équivalent parfois à plusieurs jours du budget alimentation. Leur réclamer une telle somme pour l'affecter à l'achat de peinture ou de cassette vidéo relève de l'injure, d'autant que les intéressés n'ont pas toujours le courage de refuser ou d'avouer leur pauvreté dans ce qui serait, pour eux, un acte d'avilissement que les enseignants ne leur épargnent pas toujours. Pour une illustration, nous renvoyons aux images de Bertrand Tavernier dans Ça commence aujourd'hui. Quand bien même prévaudrait une ce