Menu
Libération
TRIBUNE

La véritable école de la République n'est pas celle des pourfendeurs de la pédagogie, qui revendiquent le droit pour les enseignants d'ignorer les injustices sociales. Mais qui sont ces «républicains»?

Article réservé aux abonnés
publié le 8 septembre 1999 à 0h34

Dans le débat sur l'école, les «républicains» font une rentrée

éditoriale tapageuse (voir Libération du 6 septembre). Ils pourfendent, une fois de plus, la pédagogie et les réformes, défendent l'instruction contre les errances de l'animation socioculturelle, qui, selon eux, envahirait l'école. Ils revendiquent le droit pour les enseignants d'ignorer les injustices sociales qui frappent leurs élèves. Ils exaltent le mérite contre la compassion et le «différentialisme», vantent la discipline et fustigent les bavardages ridicules sur la formation à la citoyenneté. Ils se prétendent minoritaires et persécutés. Ils tiennent pourtant le haut du pavé médiatique, au point d'exercer un quasi-monopole éditorial. Ils intimident même leurs adversaires, qui, quand ils écrivent eux-mêmes, s'efforcent aujourd'hui, pour la plupart, de quitter le champ de bataille sur la pointe des pieds en bredouillant que la question est ailleurs.

C'est que les «républicains» ne sont pas des tendres, et qu'ils pratiquent l'invective et la violence verbale avec une rare constance. Au point qu'on peut se demander si les plus radicaux ne sont pas tentés par l'intégrisme: allergiques à toute forme de diversité, quand ce n'est pas de démocratie, ils excommunient sans autre forme de procès ­ et sans guère les avoir lus ­ tous ceux qui sont suspects d'atteinte à l'intégrité du dogme.

Mais qui sont-ils vraiment? Philosophes pour beaucoup, anciens gauchistes souvent, intellectuels jaloux de leur magistère, dispersés d