La manifestation d'agriculteurs à Deauville, pendant le Festival du cinéma américain, est plus qu'un symbole de la «résistance» française à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle rend manifeste le lien profond entre culture et agriculture, qui se rejoignent ainsi dans ce que l'on a appelé l'exception française et qui pourrait devenir la position commune européenne. Notre agriculture est un secteur d'excellence, qui a su, à partir d'une forte tradition, se moderniser, s'adapter et rester le deuxième exportateur mondial. Nous pouvons donc à la fois poursuivre notre intérêt et faire respecter la culture qui fonde notre agriculture. Cela conduit à éviter une surproduction industrialisée et trop géographiquement concentrée, pour conserver un certain équilibre du territoire, un rapport mesuré à la nature, à l'animal et plus généralement au vivant. Il est donc légitime que notre pays et l'Europe s'efforcent d'adapter les règles du commerce mondial pour préserver un équilibre mondial et permettre l'évolution raisonnée d'une culture millénaire.
De même, la culture et ses produits traditionnels s'enracinent dans les territoires et leurs histoires et ne rentrent pas d'emblée dans des règles du commerce qui n'ont pas été conçues pour eux. Tout cela nous rappelle un slogan, lancé il y a vingt ans par Jack Lang: «Economie, culture, même combat.» A condition de ne pas voir dans ce slogan la seule dimension économique des industries culturelles et de comprendre que l'économie est e