L'analyse que nous propose Rémy Janner (Libération du 4/9/99) au
sujet de la coopérative scolaire est tout à fait juste, si l'on se place dans l'état d'esprit qui doit lui être dicté par sa profession. Il est vrai que le principe de la gratuité n'est pas respecté au sein de l'école publique et que c'est bien à la coopérative qu'incombe souvent la tâche de lever auprès des familles cet «impôt de la honte». Cependant, Rémy Janner omet de dire qu'en agissant ainsi la coopérative s'éloigne du rôle qu'elle doit en principe assumer. Or les coopératives scolaires ont été créées en 1928 à l'initiative de B. Profit et de C. Freinet et il s'agit d'une des dernières survivances des méthodes pédagogiques. La coop' scolaire se veut «une société d'élèves, gérée par eux, avec le concours des maîtres en vue d'activités communes. Inspirées par un idéal de progrès humain, elle a pour but l'éducation morale, civique et intellectuelle des coopérateurs, par la gestion de la société et le travail de ses membres"» (circulaire du 10/02/48).
De nos jours, les coopératives scolaires affiliées pour la plupart à l'Office central de la coopération à l'école (4 millions de coopérateurs) souhaitent faire respecter cet esprit en favorisant les principes suivants: L'essentiel ne réside pas dans les performances individuelles mais dans la réussite de tous grâce au travail de chacun. Changer le statut de l'élève en le rendant responsable et acteur dans tous les aspects de la vie de l'école. Faire de l'élève un