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Libération
Critique

Livre. Certes, Bertrand Delanoë ne s'interdit pas de rêver à la mairie de Paris. Mais ses propositions méritent d'être méditées. Paris vaut bien un PS . Bertrand Delanoë, «Pour l'honneur de Paris», Calmann-Lévy, 252 pp., 120 F.

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publié le 14 septembre 1999 à 0h42

Une victoire de la gauche à Paris aux municipales de 2001 ne relève

plus de la politique-fiction. Depuis l'élection de Jean Tiberi en 1995, la droite enregistre, scrutin après scrutin, les revers électoraux. D'ici à la fin de l'année, le PS aura choisi son candidat à la mairie de Paris. Certains prétendants, tel Dominique Strauss-Kahn, ont décidé de rester discrets et de se laisser désirer. D'autres, comme Bertrand Delanoë, élu dans la capitale depuis 1977 et actuel président du groupe PS au conseil de Paris, ont tout intérêt à se manifester pour peser le plus lourd possible le moment venu. Pour l'honneur de Paris a le mérite d'aller bien au-delà de l'ouvrage politique à vocation interne ou du pénible exercice, du style bilan et perspectives, imposé à tout candidat en manque de notoriété. Dans les premiers chapitres de son ouvrage, Bertrand Delanoë analyse les rouages d'un système qui se met en place dès l'arrivée de Jacques Chirac en 1977 pour déboucher sur les dérives que l'on connaît. La «logique instrumentalisante» de Paris par son ancien maire et de ses corollaires («clientélisme, prébendes, cooptation, opacité») sont décortiqués exemples à la clé. Au fil des pages, l'auteur a la bonne idée de traquer les détails les plus révélateurs d'une «chronique municipale de plus en plus insupportable». Tel ce rapport de la chambre régionale des comptes qui épinglent ces 2 677 logements sociaux alloués entre 1990 et 1991 «sans transiter par une commission d'attribution, chargée l