En décembre 1998, Claude Allègre annonçait que la France
participerait à une mission américaine vers Mars. En août 1999 tombait sa décision de bâtir le prochain synchrotron avec les Anglais. Enfin, court une rumeur selon laquelle le programme spatial français en astronomie serait amputé de plusieurs centaines de millions de francs. On peut se demander quelles sont les lignes directrices de telles décisions?
Le budget civil de Recherche et de Développement avoisine les 55 milliards de francs, à propos desquels les citoyens sont en droit d'escompter une politique de recherche cohérente, exposée dans des documents publics et accessibles. Cette politique comporte plusieurs composantes: la recherche fondamentale, la recherche technologique, l'incitation à l'innovation, les très grands équipements (TGE), dont chacune est indispensable, en particulier les TGE sans lesquels certaines disciplines (physique des particules, physique de la matière condensée, astronomie, océanographie, observation de la Terre, etc.) ne peuvent progresser.
Deux comités sont ici concernés: le Comité interministériel de la recherche (réuni deux fois depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Jospin afin de définir de grandes priorités nationales) et le Conseil des très grands équipements, qui avait pour mission de discuter les futurs grands projets en fonction des besoins nationaux, d'établir une liste de priorités entre les disciplines, d'apprécier l'effort budgétaire nécessaire et de préparer la fermeture d