Les futurs historiens de la télévision ne manqueront pas de
remarquer que, le 13 septembre 1999, par un incroyable autant qu'inattendu renversement dialectique, les cartes du PAF (paysage audiovisuel français) furent redistribuées. Ce soir-là, France 2, chaîne de service public, programmait une «spéciale» des Z'amours, jeu insipide, d'un crétinisme patenté, c'est à dire distrayant. Pour l'occasion, l'animateur, Jean-Luc Reichmann, qui, pour cause d'Audimat, devient le personnage qui monte, avait remplacé les habituels téléspectateurs lambda par des couples vedettes (Gilbert Montagné, Denise Fabre, Candeloro...). Les chiffres sont implacables: 5 890 080 téléspectateurs ont suivi l'aller-retour madame-monsieur, soit 30,9% de parts d'audience, beaucoup plus que les scores moyens de la chaîne. En face, TF1, cette «décerveleuse» chaîne commerciale, financée par le groupe Bouygues, présentait le premier épisode de Balzac. Jeanne Moreau, Virna Lisi et Gérard Depardieu ont certes fait mieux, aspirant 7 362 600 téléspectateurs (33,7% de parts d'audience). Mais un peu moins que la moyenne du lundi soir (35%), et nettement inférieur au Comte de Monte-Cristo de l'an passé.
On peut estimer que Balzac, qui a coûté 62 millions de francs, est raté, mais la production d'un tel téléfilm est indispensable à la télévision, comme l'étaient les dramatiques de Claude Santelli ou de Marcel Bluwal en leur temps. Ce qui est surprenant en l'espèce, c'est que France 2, ait joué à ce point des biscotos e