Faut-il interdire «les mauvais livres»? Affirmatif, répond Yann
Andréa, le 17 septembre dernier en direct à la fin de l'émission de Bernard Pivot, Bouillon de culture. A qui s'adresse sa vindicte? Au livre intitulé Duras: la cuisine de Marguerite, que j'ai édité en février dernier, pour rendre hommage, à ma manière, à ma mère.
«C'est un non-livre, déclare Yann Andréa, il faut veiller à ce qu'on ne fasse pas de non-livre. C'est grave d'interdire un livre», lui rétorque Bernard Pivot. «Quand c'est mauvais, il faut l'interdire», lui répond Yann Andréa.
Les faits: avant même sa sortie, et avant même d'en avoir lu le contenu, Yann Andréa s'oppose, par l'intermédiaire de son avocat, à la publication des recettes de cuisine de Marguerite Duras. Le livre, à peine sorti en librairie, est l'objet d'une demande d'interdiction d'exploitation, repoussée dans un premier temps par le juge des référés, puis accueillie par les juges du fond, qui l'interdisent le 19 mai 1999, décision confirmée par la première chambre de la cour d'appel de Paris d'une façon définitive, le 13 septembre dernier.
Yann Andréa, en sa seule qualité d'exécuteur littéraire, peut s'opposer à la divulgation d'une oeuvre posthume ou inédite de ma mère (sous réserve d'un contrôle judiciaire); c'est le seul droit qui lui est reconnu, et il entend lui donner le champ le plus étendu. Cet ouvrage aura pu néanmoins être lu et apprécié pendant trois mois par plus de 10 000 lecteurs, dont certains, proches de ma mère, m'ont félic