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TRIBUNE

L'urgence dans les pays de l'ex-Yougoslavie, c'est d'y promouvoir la démocratie. Avant cela, toute aide massive à l'instauration de l'économie de marché échouera. Les Balkans ont besoin de démocratie.

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par Pascal Boniface et Axel QUEVAL
publié le 24 septembre 1999 à 0h51

La paix est revenue dans les Balkans. Sera-t-elle durable ou

n'est-elle qu'une trêve provisoire entre deux épisodes sanglants? Comment faire pour que la première hypothèse l'emporte sur la seconde? On a trop souvent expliqué les guerres qui ont meurtri les peuples de l'ex-Yougoslavie par une pseudo-vérité géopolitique: les Balkans ont toujours été caractérisés par l'instabilité stratégique.

De temps immémorial, ils auraient toujours été une zone de crise et de guerre, le phénomène s'accentuant à la fin du XIXe siècle, puis lors de l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Mais est-on vraiment certain que cette région ait été, au cours de son histoire, réellement plus instable que la frontière franco-allemande par exemple? En fait, depuis la division de l'Empire de Charlemagne en trois parties, et la création d'une Lotharingie instable, la définition des frontières entre la France et l'Allemagne, d'une part, l'Italie et ses voisins du Nord d'autre part, a toujours posé problème, et ce jusqu'à une date très récente. Des velléités de la Bourgogne de Charles le téméraire à l'encerclement de la France par les Habsbourg, des guerres de Louis XIV à celles de la Révolution et de l'Empire, puis aux deux guerres mondiales, les exemples sont foison. Il en est de même pour l'Italie du Nord, des guerres de la Ligue lombarde aux guerres d'indépendance contre l'Empire austro-hongrois et à la Première Guerre mondiale. Et pourtant ces zones sont aujourd'hui considérées par tous comme les pl