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Libération

Une démocratie sans partis.

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publié le 24 septembre 1999 à 0h51

Les rebondissements du vaudeville RPR incitent à disséquer chaque

jour les soubresauts du gaullisme en crise. Qu'il y ait depuis le début de ce septennat une pathologie s'acharnant spécifiquement sur le parti fondé il y a vingt-trois ans par Jacques Chirac, qui peut le contester? Le RPR est gravement malade. Il accumule les revers électoraux, désespère ses militants, décontenance ses électeurs, dévore les uns après les autres tous ses hommes d'envergure. Le départ de Charles Pasqua l'ampute et le déséquilibre. L'absence d'un projet politique cohérent l'oblige à regarder la société avec des yeux de myope.

Le RPR ressemble donc aujourd'hui à un chêne harassé qu'on abat. Encore ne doit-il pas éclipser le bûcheronnage en cours de la maigre futaie formée par l'ensemble des partis français. L'Hexagone, longtemps théâtre privilégié des passions politiques et des querelles idéologiques fiévreuses, a toujours constitué un purgatoire pour les partis. Avec cinq fois moins d'habitants, la Belgique compte par exemple plus d'adhérents ayant acquitté leurs cotisations que la France. Les deux seuls partis de masse ­ se revendiquant comme tels au début de la Ve République ­, le Parti communiste et le parti gaulliste, sont aujourd'hui devenus des partis de cadres banaux. Dans leurs années de gloire, ils prétendaient rassembler l'un et l'autre plus de six cent mille membres. Désormais, le RPR compte nettement moins de cent mille adhérents et le PC a maigri au bas mot des trois quarts, voire des