Menu
Libération
TRIBUNE

Le 14 novembre, l'Unesco aura un nouveau directeur général. Face au marché global, l'instance des Nations unies doit réaffirmer la place de la culture dans toute activité humaine. Le contrepoids à la mondialisation.

Article réservé aux abonnés
par Jean Musitelli
publié le 29 septembre 1999 à 0h55

Dans moins de deux mois, le 14 novembre 1999, s'achèvera le mandat

de Federico Mayor comme directeur général de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). La Conférence générale devra désigner un successeur à celui qui, à la tête de l'organisation de la place Fontenoy depuis 1987, a eu la lourde charge de redresser sa situation après le retrait des Etats-Unis et de la piloter parmi les écueils de l'après-guerre froide. Le choix sera déterminant pour l'avenir de l'Unesco.

L'irruption de la mondialisation, cette combinaison détonante de dérégulation économique et d'innovation technologique, constitue en effet une chance et un défi pour l'Unesco. Elle peut en sortir régénérée ou laminée. Voici une institution dont la mission première est d'organiser le partage planétaire des connaissances, au profit du plus grand nombre, à commencer par les plus démunis. La libre circulation des idées et des informations, l'égalité d'accès à l'éducation et à la culture, la diffusion du savoir scientifique sont autant de voies qui convergent vers cet objectif. Elle est confrontée à un mouvement qui redistribue les cartes de la puissance mais aussi, à sa manière, celles de l'intelligence. La dynamique de ce mouvement est ambivalente. En théorie, la diffusion des technologies de l'information et de la communication est censée mettre à la portée de tous, à des coûts accessibles, des outils d'apprentissage, de communication et de création. En réalité, abandon