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Libération
TRIBUNE

Le 14 novembre, l'Unesco aura un nouveau directeur général. Les dangers de l'Arabie Saoudite.

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par Mohamed BENRABAH
publié le 29 septembre 1999 à 0h55

Laisser l'Arabie Saoudite prendre la tête de l'Unesco (1) serait la

cerise sur le gâteau: cette institution lui permettra, entre autres, de renforcer son hégémonie sur les pays arabo-musulmans. Car ni l'Arabie Saoudite ni ses voisins, qu'un diplomate égyptien a décrits comme des «tribus flanquées d'un drapeau», ne sont prêts à desserrer l'étau autour de ceux des pays arabo-musulmans qui aspireraient à plus de démocratie et à plus de tolérance religieuse, philosophique, culturelle, linguistique, etc.

L'imperium saoudien est une réalité: ses pétrodollars ont fait que l'Organisation de la conférence islamique (OCI), réunie à Islamabad en 1983, a élaboré une sorte de constitution islamique conçue pour mettre au pas tout pays musulman qui oserait rejeter sa vision médiévale de la planète. Les Saoudiens, qui raffolent de gadgets produits par la technologie moderne, considèrent les femmes comme des jouets, comme des êtres pas même dignes de conduire une voiture. Ceux qui douteraient encore du rôle nocif de ce pays n'ont qu'à méditer ceci: lors d'un Conseil des ministres en 1995, le ministre algérien de l'Intérieur de l'époque a fait part des possibles sanctions qu'infligerait l'Arabie Saoudite à l'Algérie si son gouvernement venait à reconnaître la langue berbère. Après l'investiture d'Abdelaziz Bouteflika en tant que président, toute une délégation saoudienne lui a rendu visite alors qu'un simple message aurait suffi. Est-ce le résultat des liens privilégiés tissés par Bouteflika av