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Libération
TRIBUNE

L'Internet n'est ni un eldorado ni une jungle, mais un univers qui exige ses règles. La nécessaire régulation des réseaux.

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publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Le calendrier offre des coïncidences stimulantes. Le 13 septembre,

Lionel Jospin rappelle que la régulation devient l'un des modes d'intervention privilégiés de l'Etat moderne dans l'économie de marché. Le même jour à Paris, trente patrons de groupes de communication de taille mondiale, réunis dans le Business Global Dialogue, récusent l'idée même de législation sur l'Internet et affirment leur croyance dans l'autorégulation des acteurs privés.

Ainsi, dans la société de l'information émergente, s'inscrivent peu à peu des lignes de partage. Le clivage essentiel n'est déjà plus entre ceux qui idéalisent l'Internet et ceux qui le diabolisent. Porteuse de fausses peurs, mais aussi de vrais risques, la «révolution numérique» est en marche, qui voit progresser et converger les technologies de l'information, des télécommunications et de l'audiovisuel. Quand, à la fin de l'an 2 000, la France comptera près de 10 millions d'internautes, la question «pour ou contre l'Internet» sera aussi désuète que l'opposition au chemin de fer après 1850" Aujourd'hui, l'un des débats majeurs sur la société de l'information est celui de la régulation de l'Internet, qui en est l'emblème. A l'approche strictement libérale, qui prône l'abstention de toute ingérence publique et citoyenne pour fixer la «conduite à tenir» sur le réseau mondial, il faut opposer le devoir d'inventer de nouvelles règles du jeu, d'adapter notre droit et de rappeler au passage quelques-uns des principes qui fondent les sociétés