Le diable est dans les détails. Alors que 19,5 millions de salariés
du privé et du public et 3 millions de chômeurs officiels attendent la réalisation d'une promesse électorale en faveur des «35 heures hebdomadaires sans perte de salaires», les «35 heures» affichées dans le deuxième projet loi «sur la réduction négociée du temps de travail» soumis au Parlement, risquent d'être ni sans perte de salaires, ni hebdomadaires, ni même, réellement, «35 heures».
Car comment prétendre réduire le temps de travail réel, si on se refuse à clarifier la notion de temps de travail effectif et à réduire les durées maxima du travail, si l'annualisation ne fait que masquer et rendre invisibles les heures supplémentaires? Comment réduire le chômage de masse si on distribue des milliards d'aides sans contrepartie d'embauche, sans contrôle ni sanction devant les infractions croissantes?
En ce qui concerne le temps de travail effectif, on a pu constater sur le terrain depuis la première loi du 13 juin 1998, combien le patronat savait se servir des contradictions de l'article L 212-4 du Code du travail: tout en prônant la flexibilité, il se montre exagérément rigide sur la déduction des temps de pause-pipi, de casse-croûte ou d'habillage. Cela joue sur des millions d'heures de travail et des dizaines de milliers d'emplois. Et de surcroît, au XXIe siècle, il est tout de même incroyable que la gauche laisse encore un million d'ouvriers du bâtiment mettre leur casque et leurs bottes sur leur temps de