Le débat autour de la politique du gouvernement est décevant. Il a
porté sur l'évolution des faibles marges de manoeuvre budgétaires, mais celles-ci (20 milliards") ne changeront pas grand-chose à l'équilibre économique. Il a également porté sur les annonces de licenciements, comme chez Michelin, et sur le rôle des fonds de pension; mais, même si ces annonces sont choquantes, il faut les replacer dans le cadre général de la dynamique de réduction du chômage et de poursuite de la désindustrialisation. Il a porté, enfin, sur les 35 heures, mais sans relation claire avec les problèmes fondamentaux du marché du travail.
La dispersion, en de multiples mesures, des actions de politique économique n'est certainement pas bonne dans un pays confronté à deux problèmes majeurs: le chômage des non-qualifiés et le vieillissement. C'est autour de deux problèmes que devraient se structurer le débat et se prendre les décisions. On sait que, dans les dix prochaines années, la population active va cesser peu à peu de croître, puis reculer; on sait aussi que la France devrait connaître une période durable de croissance tirée par les technologies nouvelles. La croissance sera donc non seulement riche en emplois, mais surtout riche, exclusivement, en emplois qualifiés. Il faut s'attendre à un retour assez rapide au plein emploi pour les Français qualifiés, mais au maintien d'un taux de chômage très élevé pour les autres.
Il va donc être rapidement inutile d'améliorer la situation des salariés ayan