Les 17 et 18 octobre 1961, lors d'une manifestation non-violente
contre le couvre-feu qui leur était imposé, des dizaines d'Algériens étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires aux ordres de leurs supérieurs. Depuis trente-huit ans, ce crime contre l'humanité commis par l'Etat a été occulté et ceux qui l'ont organisé n'ont jamais eu à rendre compte ni de leurs décisions ni de leurs actes. Une telle situation est inacceptable car elle ajoute à ce massacre l'outrage aux victimes et à leurs proches. Pour que cesse cette injustice qui se soutient d'un silence complice et voulu, nous demandons que soit créé un lieu de souvenir à la mémoire de ceux qui furent assassinés et que la République reconnaisse enfin qu'il y a eu crime.
Premiers signataires: Monique Antelme, correctrice. Etienne Balibar, philosophe. Sidi Mohammed Barkat, universitaire. Daniel Bensaïd, philosophe. Maurice Blanchot, écrivain. Alain Brossat, philosophe. Christine Buci-Glusksmann, philosophe. Danielle Cohen-Levinas, musicologue. Henri Cucco, peintre. Marinette Cucco, plasticienne. Martine Déotte, sociologue. Jean-Louis Déotte, philosophe. Stéphane Douailler, philosophe. Jean-Luc Einaudi, historien. Nicole Eizner, sociologue. Noël Favrelière, conservateur. Jean-Pierre Faye, écrivain. Jean-Jacques de Felice, avocat. Richard Figuier, éditeur. Louis-René des Forêts, écrivain. Claude Gautier, universitaire. Danièle Gervais, journaliste. Michel Gervais, inspecteur général honoraire. François Gèze, éditeur. Ro