J'avoue avoir compris assez tardivement l'expression «tomber de
Charybde en Scylla». Sans doute à cause de l'improbabilité, pour moi, de ce tourbillon tant redouté du détroit de Messine tout comme celle de ce récif de Scylla qui finissait par éliminer le voyageur. Peut-être également que la vie ne m'avait pas habitué assez tôt à croire qu'il était possible de tomber d'un mal en un autre, pire encore. Depuis, j'ai appris, comme bien d'autres, que les tableaux de Jérôme Bosch par exemple, ne relevaient malheureusement d'aucun délire: Rwanda, Bosnie, Kosovo, Timor, Tchétchénie" Bien, me dira-t-on, mais quel rapport avec Charybde et Scylla? J'y viens. D'abord Charybde, j'ai nommé ce courant de pensée, cette fois, qui, du professeur Francis Fukuyama au romancier Michel Houellebecq, ramène l'être au rang de particules élémentaires.
Lisons plutôt: «Le caractère ouvert des sciences contemporaines de la nature nous permet de supputer que, d'ici les deux prochaines générations, la biotechnologie nous donnera les outils qui nous permettront d'accomplir ce que des spécialistes d'ingénierie sociale n'ont pas réussi à faire. A ce stade, nous en aurons définitivement terminé avec l'histoire humaine parce que nous aurons aboli les êtres humains en tant que tels.» Et cette précision également: «Rien de ce qui est survenu dans la politique mondiale ou l'économie globale durant ces dix dernières années ne remet en cause, à mon avis, ma conclusion: la démocratie libérale et l'économie de marché