Avec quelques amis français et tibétains, je me suis rendue dimanche
au carrefour Champs-Elysées-Clemenceau (où des dizaines de drapeaux chinois se balançaient au vent) dans le but de déployer, au passage du cortège comprenant le président Jiang Zemin, un autre drapeau, plus riche en couleurs, celui du Tibet, et sur lequel figurent des symboles de paix.
Alors que nous n'étions guère plus de 200 et que rien dans notre comportement ne traduisait la violence ou ne pouvait laisser craindre de débordements, nous nous sommes retrouvés encerclés avant même d'avoir pu nous en apercevoir, par une chaîne de CRS, à laquelle sont venus sans tarder s'ajouter d'impressionnants renforts dont une partie équipée de casques et de matraques.
Si j'ai réussi à me dégager, la majorité de mes amis a été emmenée de façon musclée au commissariat certains ayant même été traînés sans ménagement pour n'en ressortir que trois à quatre heures plus tard, et ce au compte-gouttes, après «vérification d'identité» et surtout après que le cortège présidentiel fut passé. J'ai ultérieurement recueilli des témoignages de jeunes Tibétaines interpellées à leur sortie du métro et alors qu'elles n'avaient pas encore rejoint les manifestants et portaient le costume traditionnel tibétain. Le 10 octobre, pour avoir tenté de hisser le drapeau du Tibet, un Tibétain mourait à Lhassa, le crâne et les membres brisés par les coups de la police chinoise.
Le 15 octobre, commentant le prix Nobel de la paix de MSF, MM. Chirac et