Menu
Libération
TRIBUNE

Si Claude Allègre a dit non à un second synchrotron, c'est parce qu'il aurait englouti à lui seul le quart du budget recherche des contrats de plan Etat-régions, explique son directeur de la recherche. Trop cher synchrotron.

Article réservé aux abonnés
par Vincent COURTILLOT
publié le 26 octobre 1999 à 1h21

Il y a quelques semaines, dans ces colonnes, Pierre Joliot et

Philippe Nozières posaient la question de l'articulation entre le rôle du politique et du scientifique (1). Ils rappelaient le rôle de l'autorité publique: indiquer les lignes directrices de la politique scientifique et choisir les grands équilibres. Ils rappelaient l'importance cruciale de l'évaluation, qui doit être transparente, et basée sur un appui scientifique solide. Mais, se fondant sur des exemples récents, ils attribuaient au ministre de la Recherche des choix qu'il aurait fait en tant que scientifique et non en tant que ministre.

Il y a là ignorance du dispositif mis en place depuis deux ans. La nécessité de l'évaluation a sans cesse été rappelée par Claude Allègre aux universités et aux organismes de recherche. Le ministère, quant à lui, s'est doté des structures de conseil qui jusque-là faisaient défaut. Un Conseil national de la science, constitué d'une trentaine de scientifiques de haut niveau, dont plus d'un tiers non-français, a été institué. Sept conseillers, tous chercheurs réputés, sont chargés chacun d'un grand secteur disciplinaire auprès du directeur de la recherche. Pour compléter le dispositif, des comités de coordination ont été mis en place dans les principaux secteurs scientifiques.

En fait, les critiques qui paraissent ça et là ne visent que les conséquences d'un unique arbitrage: pour soutenir l'innovation, les jeunes, les crédits des laboratoires, nous avons décidé de contenir la déri