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Libération
TRIBUNE

La présence d'islamistes dans toutes les strates du pouvoir iranien freine la démocratisation. Khatami encerclé.

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par Ehsan NARAGHI
publié le 27 octobre 1999 à 1h22

Le président iranien, malgré son brillant score à l'élection

présidentielle de 1997, n'a toujours pas réussi à réaliser son programme, dont le respect de la loi constituait la partie la plus importante. Pourtant, cette loi n'est autre que la Constitution de la République islamique, approuvée par un référendum dans un grand enthousiasme populaire avec le soutien total de l'ayatollah Khomeiny.

Le Président actuel, il est vrai, a réussi à organiser les élections municipales il y a trois mois, malgré les agissements de ses adversaires. Mais, dans le domaine judiciaire, sécuritaire et législatif, son succès est assez limité, de sorte que les horribles assassinats de l'automne dernier ne sont toujours pas châtiés. Résultat: ses partisans, c'est-à-dire la majorité des citoyens, vont perdre espoir et patience face à la violence et aux manipulations de ses adversaires qui ne respectent «ni Dieu ni loi».

L'Iran, sous le régime des Pahlavi en surface laïque (une laïcité sans fondement moral), a basculé subitement dans un régime islamique. Pourquoi? Parce que l'ancien régime supprima toute possibilité d'expression politique. Il ne restait donc plus que la mosquée, symbole de l'islam, pour faire face à cette situation. Tout cela s'est exprimé au travers de la Révolution islamique. Aujourd'hui, il s'agit donc, pour une société traumatisée, de se sortir de tous ces tiraillements. Pour en finir avec ces arbitraires, Khatami pense qu'il faut, coûte que coûte, incruster les institutions que l