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Libération
TRIBUNE

Appel contre les bombardements russes en Tchétchénie. Halte aux massacres!

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publié le 28 octobre 1999 à 1h23

L'histoire bégaie. Décimée par les tsars, déportée en totalité par

Staline, saccagée par Eltsine, la Tchétchénie, à nouveau, est dévastée. «Il est une nation sur laquelle l'esprit de soumission resta sans effet; pas des individus isolés" non: la nation entière. Ce sont les Tchétchènes», admira Soljenitsyne, dans les camps de l'Archipel. En 1818, le général Ermolov justifie ses boucheries, vitupérant leur «amour de la liberté». Eltsine abrège: «Ce sont des chiens enragés», et son Premier ministre Poutine promet de «les buter jusque dans les chiottes».

Nous condamnons, bien entendu, le terrorisme, mais" on ne chasse pas le terrorisme en bombardant les civils. La guerre dans le Caucase prépare un second Afghanistan: les chars russes cassent, puis les islamistes armés débarquent dans les ruines.

Nous avons honte de nos chancelleries timorées, du silence de l'ONU, de l'OSCE, de l'UE, de l'Otan, devant les puissants. Nous en avons assez de payer, par FMI interposé, un massacre colonial. Nous avons peur, pour tout un peuple, de la folie belliqueuse des maîtres chanteurs du Kremlin. Nous avons peur pour nous. «Si les dirigeants occidentaux soutiennent des aventuristes militaires, ce n'est pas seulement une menace pour la Russie, mais pour l'Europe et l'Occident», conclut Kovaliev, dissident de toujours.

Toute aide financière à l'Etat russe doit être subordonnée à l'exigence inconditionnelle d'un cessez-le-feu immédiat et d'une négociation avec le président (élu sous contrôle internati