Penser la droite. Patrick Devedjian offre à cette oeuvre de salubrité
civique un petit livre à l'écriture serrée au point d'être hachée. Candidat à la présidence du RPR, le député-maire d'Antony s'efforce de soigner la «souffrance» d'une droite tellement complexée par la gauche qu'elle préfère généralement, déplore justement l'auteur, fuir «l'univers des idées». Devedjian s'emploie à redonner honneur et fierté à son camp miné par le désarroi depuis que la droite ne peut plus se contenter de faire valoir des qualités gestionnaires désormais reconnues à la gauche. Il constate cliniquement que la «culture de gestion technocratique» générée par la Ve République a été détournée à leur profit par les socialistes.
Ceci oblige la droite à recouvrer une identité propre. Dans ce but, l'avocat Devedjian s'exerce d'abord à une réhabilitation historique de son camp. On reste dubitatif sur la «différence métaphysique» que l'auteur croit déceler entre la droite et la gauche. La première accepterait le «monde imparfait» sur lequel nous rampons, tandis que la seconde voudrait «établir le paradis sur terre». Il ne saute pas plus aux yeux que «l'homme de droite aurait vocation à désamorcer le conflit tandis que celui de gauche voudrait le surmonter par l'affrontement».
Devedjian est plus convaincant dans la thèse centrale de son livre: la droite deviendrait l'avenir de la gauche. «La droite d'aujourd'hui est souvent la gauche d'hier», reconnaît-il honnêtement. Réactionnaires et conservateurs d