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Libération

L'éthique de responsabilité.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Dominique Strauss Kahn devait trancher ­ trancher lui-même, Lionel

Jospin lui en ayant laissé le choix ­ entre deux principes de valeur comparable, aux conséquences totalement incompatibles: la présomption d'innocence et l'éthique de responsabilité. S'il choisissait le premier, il devait s'accrocher à son poste, quels qu'en soient les effets, forcément désastreux, pour le gouvernement dont il était le ministre-vedette et pour la famille politique dont il incarnait la sensibilité la plus moderne. S'il appliquait le second, il sacrifiait ses droits individuels et ses ambitions politiques à l'image de probité et de rectitude qui reste, grâce à sa démission, la caractéristique la plus estimable de l'équipe Jospin. Dominique Strauss-Kahn a donc fait le bon choix qui le différencie des tristes sires intoxiqués par l'ivresse du pouvoir. Sa mise en examen était de toute façon inéluctable. En devançant les juges, il s'offre le panache de décider lui-même au lieu de subir pitoyablement. L'éthique de responsabilité demeure ici une originalité, puisqu'elle est assumée par DSK et non pas imposée par le Premier ministre. Même si elle n'anticipe une décision nécessaire que de quelques semaines, elle constitue une beau geste et un cinglant démenti à ceux, de plus en plus nombreux, qui méprisent le personnel politique.

La présomption d'innocence en sort inévitablement en charpie. C'est en réalité beaucoup moins grave qu'on ne pourrait l'imaginer, car il est assez logique que les élus et en règ