Avec constance et une symétrie n'épargnant ni la droite, ni la
gauche, la justice raconte aux Français comment des gens, passionnés par la chose publique et le plus souvent de bonne foi, ont grâce à un emploi fictif, évité l'inconfort du marché de l'emploi et poursuivi, sans mandat électif ni indemnité correspondante, leur métier de professionnel de la politique et du militantisme.
Si l'emploi fictif est aujourd'hui devenu objet d'investigation et de médiatisation, c'est non pas parce qu'il est indissociable d'une époque où il servait à financer l'activité des partis et de leurs permanents, mais bien parce que dans une société où l'obtention d'un emploi se complique, il est mal vu de s'en procurer en enfreignant la loi.
Un immense fossé sépare en effet le marché du travail tel que le vivent quotidiennement plusieurs millions d'actifs et le marché des emplois politiques (à ne pas confondre avec les emplois fictifs) qui fonctionne selon des règles jusqu'à maintenant ignorées du citoyen et qui ne concerne qu'une minorité de personnes dont le point commun est leur proximité avec les réseaux du pouvoir. Ce marché est bien plus large que celui des mandats proposés légitimement aux élus via les élections européennes, nationales et locales. Conseillers, chefs de cabinet, chargés de mission, assistants, attachés de presse et, bien entendu permanents de partis politiques constituent la partie immergée de la galaxie des emplois politiques, chaque alternance étant l'occasion de leur redist