je n'aime pas cette «Humanité»-là
Là où le réalisateur de Jeanne d'Arc [Luc Besson] fait montre de bon sens, c'est lorsqu'il reproche à certains de nos cinéastes d'utiliser le cinéma comme psychothérapie. Certes, toute oeuvre d'art est partie intime de son auteur, réalisée à partir de son vécu, de sa vision du monde, de ses fantasmes" C'est ce qui en fait sa richesse. A la condition qu'elle se distancie un tant soit peu du nombril et qu'elle dégage un peu de poésie.
Simple spectateur (je fréquente régulièrement les salles, avec une préférence pour le cinéma d'auteur français), je constate que la production hexagonale s'enrichit de plus en plus de films qui ne disent pas grand-chose et qui se révèlent au bout du compte n'être que des supercheries intellectuelles ou tours de passe-passe métaphysiques" Quand je pénètre dans une salle obscure, il y a pour moi quelque chose de magique et de sacré. Je n'a pas d'attente particulière. Ce qui me touche dans un film, c'est la part de poésie qu'il dégage. Hier soir, je suis allé voir l'Humanité de B. Dumont. Je ne pense pas avoir lu la moindre critique négative le concernant, auréolé de ses palmes cannoises. Je suis sorti de la projection furieux et triste. Elle est où l'humanité de Dumont? Les personnages qu'il filme sont laids. C'est la manière dont il les filme qui les rend laids. Obèses (jusqu'aux gamins sur la plage), transpirants. Ah, ces gros plans sur la sueur, les boutons, la cellulite! Comme dans la vraie vie! La caméra ne nou