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Libération
TRIBUNE

La gauche française ne devrait pas se gendarmer contre la «troisième voie» prônée par Tony Blair. Car bien de ses idées proviennent du socialisme français"" Troisième voie, la seule issue.

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publié le 20 novembre 1999 à 1h38

Si la gauche regarde le XXe siècle, elle devrait le faire avec une

certaine modestie. Nos discours ont été éloquents, nos manifestes glorieux et nos exigences ambitieuses. Mais nos adversaires ont gardé le pouvoir. En dehors des pays nordiques, les partis de la gauche européenne n'ont pas réussi à rester au gouvernement pendant plus de quinze ans dans chacun de leur pays.

La gauche a eu les paroles. La droite a possédé le pouvoir. La situation changera-t-elle au siècle prochain? La gauche démocrate sait écrire des manifestes percutants. La gauche peut-elle apprendre à diriger un gouvernement populaire qui saura transformer l'economie et la société de façon permanente et dans un sens qui corresponde à nos valeurs? Ou faudra-t-il que la gauche passe les cent prochaines années du XXIe siècle à manifester dans les rues pendant que la droite siégera dans les ministères? Voilà le défi que la gauche au pouvoir au Royaume-Uni garde constamment à l'esprit.

La fameuse «troisième voie» tente d'élaborer une philosophie et un programme qui regroupent toutes les forces de progrès et de la modernisation au Royaume-Uni en vue de forger une nouvelle alliance pour permettre à la gauche de dominer le XXIe siècle, au centre et sur son propre terrain. Elle est ancrée dans l'histoire et la spécificité britanniques, tout en étant profondément internationale dans son inspiration et son application. La troisième voie est la réponse à la façon dont une nation réagit à la mondialisation.

Parfois, je regre