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Libération

Economiques. Les lendemains qui déchantent.

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publié le 22 novembre 1999 à 1h37

Tout semble aller pour le mieux en France: les derniers chiffres de

l'emploi, ceux du troisième trimestre, confirment que nous sommes sur une pente de 350 000 créations de poste par an dans les entreprises. En y ajoutant les emplois créés dans le secteur public, on arrive à un rythme de 450 000 créations par an. Le taux de chômage, actuellement de 11,1%, peut baisser de 1% par an. A ce rythme, on arriverait à ce que l'on appelle le plein emploi (qui correspond à un taux de chômage de 4% ou 5%) en 2005 ou 2006.

Si ce scénario se réalisait, cela signifierait que les économistes se sont trompés sur les causes du chômage en France: n'affirmaient-ils pas, pour la plupart, que ce fléau était dû à une série de problèmes structurels qu'il fallait régler de toute urgence?

La liste en est longue. On constate que le coût du travail est trop élevé, notamment celui du travail non qualifié. Les charges sociales atteignent 23% du PIB en France, contre 13% aux Etats-Unis; le Smic est à 50% du salaire moyen en France, contre 30% aux Etats-Unis. On souligne l'absence de flexibilité du contrat de travail: entre le contrat à durée indéterminée et le CDD de six mois, il n'y a encore aucun intermédiaire. On critique le poids de l'Etat (54% du PIB, contre 35% aux Etats-Unis). On déplore la faiblesse des mécanismes de financement des jeunes entreprises par le capital-risque. On remet en question le système de formation. Tous ces problèmes, qui, disait-on, pesaient sur l'offre, se sont-ils envolés pa