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Libération
TRIBUNE

L'Europe et la France doivent soutenir le nouveau roi du Maroc dans sa volonté de réformer en profondeur. Ce qui n'empêche pas de rester vigilant. Mohammed VI a besoin d'aide.

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par Francis GHILES
publié le 22 novembre 1999 à 1h37

L'alternance, c'est le roi! La formule est lapidaire, voire

provocante. Elle a aussi le mérite d'être juste, car elle résume bien le sentiment de la population marocaine quatre mois après l'avènement du nouveau roi, Mohammed VI. Le jeune monarque a fait naître un espoir immense, à la mesure de la détresse sociale qui existe dans les couches les plus défavorisées et dans les régions comme le Rif et le Sahara-Occidental. Cet espoir est aussi partagé par de nombreux hauts fonctionnaires, jeunes entrepreneurs, banquiers qui appartiennent à une génération déterminée à faire réussir à leur pays son examen d'entrée dans le XXIe siècle.

Un espoir qui est aussi à la mesure de la déception provoquée par près de deux ans de gouvernement d'une coalition présidée par Abderrahmane Youssoufi, chef de l'Union socialiste des forces populaires. Le renouvellement des élites qui a suivi les élections de 1997 est resté limité, car il s'est fait par cooptation, avec des mécanismes de filtrage relevant de la traditionnelle «toile d'araignée» que constitue le mahkzen, le pouvoir royal. Rénover ce système, l'ouvrir sur le talent que recèle une population de 30 millions d'habitants, est l'un des grands défis auxquels est confronté le successeur de Hassan II.

Il faut aussi espérer que les partenaires occidentaux du Maroc ­ en particulier la France ­ sachent davantage comprendre et appuyer l'expérience de rénovation du jeu politique et économique marocain qu'ils ont montré d'ouverture à l'égard des projet