Durée exceptionnelle du cycle de croissance américaine, d'un côté;
accélération du développement des technologies de l'information et de communication, de l'autre; il n'en faut pas plus pour faire de cette accélération la cause d'un nouveau «miracle économique». Elle est, en effet, supposée élever la croissance de la productivité et permettre, tout à la fois, une croissance non inflationniste et une progression des salaires réels et de l'emploi. Mais aucun des éléments qui établiraient une causalité rigoureuse n'est établi de façon certaine. Certains économistes considèrent que le pilotage de la politique monétaire américaine et les raisonnements classiques expliquent tout aussi bien le cycle actuel, sans avoir à invoquer les gains de productivité. Tandis que d'autres doutent de la réalité de ceux-ci.
Dans le débat sur la «nouvelle économie», l'argument monétaire occupe une place à part que même des auteurs qui y attachent un grand prix n'ont pas totalement mis en évidence. La politique monétaire américaine n'a pas seulement pour objet de «lisser» les cycles économiques, comme le montrent A. Brender et F. Pisani. Elle a aussi, ou d'abord, pour objectif de financer le déficit structurel des paiements américains. Le mérite de cette politique en revient au précédent président de la «Fed», M. Volker, qui a mis fin aux errements ayant accompagné le passage du système de Bretton Woods au système imposé par le président Nixon de flottement généralisé, et dont l'objet est justement de