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TRIBUNE

Face aux nouveaux dangers que sont la maladie de la vache folle, les OGM ou le sang contaminé, la science a échoué. Etiquetage et traçabilité ne sont pas une panacée.

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publié le 26 novembre 1999 à 1h32

Nous avons entrepris, dans la période récente, la destruction

systématique des grands systèmes naturels qui assistaient la vie humaine depuis toujours: pollution généralisée de l'air, de la mer, des eaux douces, effet de serre, désertification, élimination des variétés vivantes, rupture des écosystèmes, etc. Ces atteintes à la biosphère relèvent davantage du vandalisme, ou du brigandage compétitif, que des effets du progrès technoscientifique. La déforestation, par exemple, et contrairement aux pollutions radioactives, ne doit rien à une invention historique mais n'est que la conséquence de l'occupation forcenée de nouvelles terres cultivables, ou tout simplement de la consommation abusive de bois. Malgré leur absurdité du point de vue d'un développement durable, de telles actions humaines persistent, tant qu'elles n'affectent pas directement les hommes d'aujourd'hui. En revanche, là où des êtres humains sont immédiatement menacés, l'espèce s'alarme. Il en va ainsi quand la santé est affectée, comme elle le fut avec le sang contaminé par des virus, comme elle l'est avec la transmission de prions par l'alimentation, ou comme elle risque de le devenir avec l'absorption de plantes transgéniques gavées de traitements phytosanitaires. Alors, les populations inquiètes exigent d'être rassurées.

Que peuvent faire les gouvernements des nations modernes pour répondre à cette inquiétude, même si les atteintes à la santé humaine sont souvent le fait de mauvaises pratiques plutôt que d'inn