A écouter les leaders du «centre gauche» réunis dimanche 21 novembre
à Florence, on a l'impression qu'il n'existe pas de demi-mesure en politique. A peine a-t-elle abandonné l'idée que les nationalisations permettaient de régler les problèmes, voilà que la gauche semble également renoncer à toute autre forme d'intervention publique dans la vie économique! Pour une majorité des leaders présents à Florence, l'abandon de la référence aux nationalisations est de fait extrêmement récent: Tony Blair vient à peine de supprimer de la charte du Parti travailliste l'objectif d'appropriation collective des moyens de production; pour Lionel Jospin et les socialistes français, le programme de 1981, dont les nationalisations constituaient l'élément central, est encore très proche; quant à Massimo D'Alema, qui ne jure maintenant que par le «centre gauche», il était encore il y a quelques années à la tête du Parti communiste" On ne peut que se féliciter de cette évolution: comme le disait récemment un conseiller de Tony Blair, le fait d'adjoindre au traditionnel libéralisme politique de la gauche une certaine acceptation du libéralisme économique ne constitue en quelque sorte qu'une «unification de la gauche». Mais toute la question est de savoir par quoi faut-il remplacer les nationalisations. Aujourd'hui, un des obstacles majeurs à la capacité de redistribution des Etats provient de la sous-taxation des revenus du capital, sous toutes leurs formes. Et si l'on exagère les contraintes liées