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TRIBUNE

A droits égaux, devoirs identiques ­ au niveau de la ville: il n'est pas absurde de modifier la Constitution sur ce point. Pour le droit de vote des étrangers.

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par Gilles de ROBIEN
publié le 30 novembre 1999 à 1h29

L'intégration est la légitime préoccupation d'une France quelque peu

désemparée de ne plus voir fonctionner aussi bien que par le passé, le mode d'assimilation des étrangers vivant sur son sol. En 1931, la population française comptait 6,6% d'étrangers. En 1990, la proportion était à peine supérieure: 7,4%. Pourtant, le creuset national s'est bel et bien fissuré.

Un communautarisme, jusque-là propre aux Anglo-Saxons, s'ébauche aux dépens d'un processus original qui, des siècles durant, a renouvelé en les dynamisant notre mode de vie et notre culture.

Plus que l'origine socioculturelle des migrants arrivés en France en provenance des pays de l'ex-empire colonial, les brutales périodes de récession ont sans doute modifié la donne et amoindri les capacités d'accueil de toute une partie de la population.

Peut-être aussi, les gouvernements, sous la pression de l'industrie et dans l'euphorie des Trente Glorieuses, n'avaient-ils pas suffisamment encadré les flux migratoires et avaient-ils agi sans appréhender le phénomène dans sa globalité et sur le long terme. Les erreurs du passé ne nous interdisent toutefois pas de penser à l'avenir.

Le déracinement, la démission de certains parents, la désillusion face au pays rêvé ont profondément atteint deux générations de migrants.

Comment leur reprocher?

Souvent cantonnés à la périphérie de la ville, regroupés dans ce qui, de fait, constituent des ghettos, des banlieues, l'immigré alterne au fil des jours, transports ­ souvent trop longs ­ et tra