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Libération

De l'air frais à l'UDF.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h11

J'ai mal à droite. Ce n'est pas un propos médical, mais politique.

Lionel Jospin, Gerhard Schröder et Tony Blair ont, à des degrés divers, jeté publiquement aux orties les oripeaux d'un socialisme dont ils se rendent bien compte qu'il n'a plus de sens.

En tant que militant et élu UDF, je me réjouis de la conversion générale à l'économie de marché. J'approuve les propos de MM. Blair et Schröder sur la nécessaire compétitivité des services publics. Mais, toujours en tant que militant et élu UDF, je me désole que la gauche semble façonner le débat public et s'emparer de la modernité, tandis que ma formation politique paraît presque aphone. Acceptons d'abord de nous remettre en cause plus souvent, en instaurant une limitation du cumul des mandats dans le temps. J'ai 28 ans et je parierais que certains de nos parlementaires l'étaient déjà à ma naissance. Créons un système d'heures de délégation et de protection clair pour les élus salariés, afin qu'ils puissent plus facilement accomplir leur mandat.

Renonçons au septennat, instauré par les parlementaires monarchistes à la fin du XIXe siècle, ayons enfin le courage de dire à nos conseillers généraux que leur institution n'a plus guère de sens aujourd'hui, dans un monde où la proximité du pouvoir ne se mesure plus en temps passé à cheval.

La peur de l'arrivée d'air frais désignera les frileux, et nous ne devons pas en être. Allons, amis de l'UDF, saisissons notre chance. «De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace.»

Bertrand