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Libération
TRIBUNE

Il est grand temps d'octroyer aux résidents étrangers des droits correspondant à leurs devoirs. Eligibilité pour les immigrés.

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par Michel Destot
publié le 2 décembre 1999 à 2h11

Al'heure où le débat concernant la mondialisation s'intensifie, la

France se doit d'adresser aux populations étrangères qui résident régulièrement sur son territoire depuis plusieurs années un nouveau signal d'ouverture. Aux décennies précédentes, qui ont vu nombre de nos concitoyens céder au repli sur soi du fait notamment de la crise économique, succède maintenant, du moins l'espère-t-on, une période où la croissance et le développement technologique entraîneront l'acceptation du caractère éminemment cosmopolite de notre société.

Le gouvernement, grâce aux lois Chevènement et Guigou, a déjà largement répondu aux questions de l'accueil des populations étrangères et de l'accès à la nationalité, réussissant la gageure de dépassionner un débat largement irrationnel. Il doit maintenant octroyer aux résidents hors Union européenne des droits correspondant à leurs devoirs. C'est l'essence même du pacte républicain français, que rappelait Lionel Jospin dans son discours de politique générale: le «vouloir-vivre ensemble», ce sont autant des devoirs que des droits partagés. Les étrangers non communautaires travaillent, cotisent, paient des impôts; ils apportent indéniablement beaucoup sur le plan économique, social et culturel à notre société. Ouverte ­ c'est un fait ­ sur le monde, celle-ci ne peut réserver l'exercice de la citoyenneté aux seuls nationaux. Le droit de vote et l'éligibilité aux assemblées locales des membres de l'Union européenne a constitué une avancée majeure, mais