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Libération

Bloc-notes d'un citoyen ordinaire.

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par Martin Winckler
publié le 4 décembre 1999 à 2h09
(mis à jour le 4 décembre 1999 à 2h09)

Samedi

Ouvrir sa gueule

On doit toujours préciser d'où on parle, car l'observateur n'est jamais totalement extérieur à ce qu'il observe. J'ai, par deux fois déjà, eu l'honneur du «Courrier des Lecteurs» de Libération. Ma première lettre (en 1977) dénonçait les aberrantes conditions de formation des étudiants en médecine. La deuxième (en 1984), était un texte littéraire. Aujourd'hui, Libé me demande de commenter l'actualité. Je ne suis pas plus compétent aujourd'hui que je ne l'étais il y a quinze ou vingt ans. Les commentaires de l'écrivain célèbre ne sont pas plus intéressants que les interventions du lecteur anonyme. Mais je n'ai jamais perdu une occasion d'ouvrir ma gueule, et je n'ai pas cessé d'être un citoyen ordinaire en devenant «intéressant» pour les journalistes. Ce qui vous vaut cette page aujourd'hui.

Dimanche

Carnet noir

Dépêche en ligne: décès d'Alain Peyrefitte. La photo affichée sur Yahoo le montre début novembre en costume d'académicien au côté de Jean-Marie Rouart. Ce dernier a le sourire aux anges du nouvel immortel, tandis que Peyrefitte, visiblement affaibli, s'efforce de tenir debout. Même les types les plus discutables ont des amis, des proches. Ceux de Peyrefitte le pleurent sûrement, quoi de plus naturel? Moi, je pense au rictus de cet homme expliquant aux journalistes de la télé des années 1960 la manière dont ils devaient faire leur métier. Dans le Figaro, Jacques Chirac le qualif