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Libération

Le complexe de Diane.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h04

Pour parvenir à la tête du RPR, Michèle Alliot-Marie a su se frayer

seule un chemin. Lorsqu'elle lui annonça ses intentions, Jacques Chirac se borna à ne point la décourager. Les «éléphants» du parti ne se sont pas mobilisés à son service. Si la députée-maire de Saint-Jean-de-Luz devient maintenant «Madame le président» (c'est elle qui tient à cette appellation comique), elle ne le doit qu'à ses propres mérites. Tout au long de la campagne, elle a fait preuve d'une belle assurance ­ elle n'est pas du genre à douter de ses aptitudes personnelles ­, d'une résistance et d'une opiniâtreté quasi chiraquiennes, d'un esprit de méthode et d'organisation assez peu répandus dans le monde politique. Son ambition l'a soutenue sans défaillance.

En devenant la première femme capable d'escalader les marches du pouvoir jusqu'à parvenir au sommet d'un grand parti traditionnel, elle rend un fier service au RPR. Grâce à elle, cette formation autoritaire et très hiérarchisée, tradition bonapartiste oblige, donne soudain une image plus démocratique. Cette Basque tranchante vaut même une insolite présomption de modernité au parti présidentiel.

Encore faudrait-il qu'elle révèle maintenant des qualités qui, jusqu'ici, n'ont jamais émergé. Au niveau qui est dorénavant le sien, il faut en effet se montrer capable de participer au débat national, d'affronter les ténors de la gauche, de faire face aux ministres les plus marquants du gouvernement Jospin, de répliquer au Premier ministre en personne, d'expr