L'annonce faite aux Français que le gouvernement maintiendrait son

embargo contre le boeuf britannique est stupide à plus d'un titre. Stupide d'abord parce que le mal étant fait, les scientifiques français et britanniques auraient plus intérêt à unir leurs efforts pour contrer les effets à long terme de cette maladie plutôt que de laisser croire qu'il y a un danger sanitaire spécifiquement lié à la consommation de boeuf britannique. La vérité est que la France a aussi connu au moins 26 cas de «vaches folles» en 1999 et que les vétérinaires agréés comme les éleveurs concernés ne comprennent plus comment le prion passe dans les cheptels. La terre elle-même serait-elle contaminée?

Stupide ensuite parce que, de toute façon, le boeuf britannique qui ne trouve preneur nulle part n'aurait pas trouvé preneur en France. Qui achèterait, en toute conscience, un produit marqué: «danger, poison»? Personne assurément. On peut en revanche se demander si le gouvernement, sous la pression des syndicats d'éleveurs et de distributeurs de viande bovine, n'a pas voulu passer sous silence l'épineuse question de l'étiquetage des origines. Les Anglais étaient pour un étiquetage précis du type: «ceci est de la viande britannique», mais étaient-ils soutenus par les autres éleveurs et distributeurs européens? On peut en douter. Il semblerait, d'après des informations non officielles, recueillies auprès de personnalités qui désirent garder l'anonymat, et qui citent des sources officieuses, que la plupa