Nassim venait d'avoir 8 ans. Il était arrivé en août 1998 à Paris,
du Maroc, pour le traitement d'une leucémie aiguë. Très rapidement, il était manifeste que sa maladie était très agressive et peu sensible au premier traitement. Une telle situation est rare (environ 5% des cas), mais bien connue, et sa prise en charge est codifiée. Une rémission était obtenue, c'est-à-dire le contrôle de la maladie. Restait à consolider le résultat.
Dès lors, deux possibilités se présentent selon les hasards de la nature: soit la personne ne dispose pas de donneur de moelle, et la probabilité de guérison est de 30% environ par un traitement «conventionnel»; soit la personne dispose d'un donneur de moelle du même groupe HLA le «groupe» des globules blancs , et la probabilité de guérison après une greffe est d'environ 65% dans un tel cas. Il ne s'agit pas de guérison à 100% dans un cas contre 0% dans l'autre. Il s'agit d'augmenter de près de deux fois la chance de guérison.
Nassim disposait d'un donneur HLA identique sa soeur et la greffe était donc possible. C'était sans compter sur l'administration hospitalière. Nassim était marocain. Ses parents, sans être démunis, étaient de «simples» salariés, disposant d'une assurance individuelle couvrant les frais de santé jusqu'à 500 000 francs. Mais voilà, il faut passer par l'admission dans un centre de greffe de moelle. L'avis médical est favorable, mais l'avis administratif est négatif. Motif: pour qu'un étranger puisse être admis pour recevo