Un double phénomène favorise le gouvernement Jospin: l'arrivée de
classes moins nombreuses à l'orée de la vie professionnelle et une croissance soutenue. On comprendra que se soit amorcée dans notre pays la décrue tant attendue du chômage.
Pour autant, ce résultat n'a pas valu à la France dont le taux de chômage reste supérieur à la moyenne européenne: 9,3% les félicitations de la Commission. Dans leur Evaluation de la stratégie des Etats membres pour l'emploi, examinée au Sommet européen d'Helsinki, les commissaires n'attribuent à notre pays que la mention passable. Nous ne méritons pas des lauriers!
Martine Aubry les mérite d'autant moins que les statistiques de l'emploi trahissent des évolutions très inégales. Le chômage a certes décru dans la catégorie n° 1 celle des personnes immédiatement disponibles recherchant un emploi à durée indéterminée et à plein temps , mais il a, depuis juin 1997, augmenté de 270 000 personnes dans toutes les autres catégories (demandeurs d'emplois à temps partiel ou à durée déterminée, personnes ayant une activité réduite de plus de 78 heures par mois mais cherchant un emploi durable"), sans parler des chômeurs de plus de 55 ans dispensés de rechercher un emploi.
Mais ce sont surtout les choix de fond du gouvernement Jospin en matière d'emploi que l'on doit contester. Ses deux «mesures phares», les emplois-jeunes et les 35 heures, ne résistent pas, en effet, à un examen attentif.
Le programme «Nouveaux services-nouveaux emplois», qui aurait