Menu
Libération
TRIBUNE

A chaque grève, les hôpitaux sont pris en tenaille entre l'Etat, qui ne veut pas alourdir la facture du contribuable, et"" l'Etat, qui se soucie de la prise en charge de l'usager. L'hôpital ne demande pas la charité.

Article réservé aux abonnés
par Christian CHEVANDIER
publié le 16 décembre 1999 à 1h58

Le personnel hospitalier ne vaque plus tout à fait à ses

occupations. Les raisons de mécontentement ne manquent pas: politique de rigueur estimée d'autant plus nécessaire qu'une fois de plus les dépenses prévues sont largement dépassées, mise en place de la semaine de 35 heures sans embauches compensatoires. Depuis des mois, les responsables politiques craignaient dans les hôpitaux un mouvement de grève dont la popularité comme la pugnacité obligeraient à revoir des choix budgétaires. Il est là. Les responsabilités assistant à la séance inaugurale du colloque «L'hôpital au XXe siècle» ont eu mardi matin la surprise d'entendre le maire de Paris et président du conseil d'administration de l'Assistance publique déclarer: «Je partage l'inquiétude de ceux qui en ce moment font grève aux urgence.»

Il est inutile de remonter au début du XIXe siècle, lorsque les soeurs des Hospices civils de Lyon manifestèrent contre le renvoi d'un aumônier de l'Hôtel-Dieu et que les autorités durent faire intervenir la gendarmerie et les gardes nationaux. En se contentant d'observer les cinquante dernières années, force est de constater que les grèves hospitalières ne furent pas rares. Celle de l'Assistance publique de Paris, en 1948-1949, fut à l'origine de la création du corps d'aides-soignantes. Plus qu'en 1995, les travailleurs des hôpitaux participèrent au cours de l'été 1953 au mouvement gréviste des fonctionnaires mobilisés pour la défense de leurs retraites.

Etudiants et travailleurs se côtoya