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Libération
TRIBUNE

Des intellectuels lancent un appel pour la Tchétchénie.

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publié le 16 décembre 1999 à 1h58

Nous venons ici, à Moscou, en Européens désireux de parler à des

Européens. Nous venons ici en admirateurs d'une Russie à laquelle nous devons tant de musiciens, de peintres, d'écrivains et de résistants à l'oppression totalitaire.

Nous venons ici en amis d'un peuple qui fut la proie des pires malédictions du XXe siècle, guerres, camps de concentration, communisme, nazisme, exterminations, misères, mafias, corruptions et mensonges. Un ami, on lui doit la vérité et non la flatterie.

Nous venons dire que rien n'excuse le martyre infligé au peuple tchétchène, par les avions, l'artillerie, les tanks, les soldats de l'armée russe. Aucun prétexte de lutte contre des «bandits» ou le terrorisme ne justifie l'anéantissement des populations, bébés, malades, vieillards compris. Au mépris des conventions internationales qu'elle a signées, la Russie se rend coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Il faut parler franchement, appeler un crime un crime et discuter rationnellement des moyens de stopper la nouvelle guerre froide amorcée.

Cessez le feu immédiatement, négociez officiellement avec le Président légitime élu, sous contrôle européen (OSCE), Aslan Maskhadov. Les élections sont d'ores et déjà souillées du sang des Tchétchènes. Ne rééditez pas les exterminations de Staline. L'an 2000 ne doit pas s'ouvrir sur l'apocalypse à Grozny.

Galia Ackerman, André Glucksmann, Romain Goupil, Alexandre Guinzburg, Gilles Hertzog, Bernard-Henri Lévy, Barbara Spinelli

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