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Libération
TRIBUNE

Appel. La poursuite des massacres, passée sous silence dans les médias, nous oblige à demander une mission internationale. Pour une commission d'enquête en Algérie.

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publié le 17 décembre 1999 à 2h25

Les assassinats politiques et les meurtres collectifs ont repris de

plus belle en Algérie, ruinant les maigres espoirs de paix suscités par l'élection d'Abdelaziz Bouteflika. Ce qui est choquant, en outre, c'est que l'information au sujet de ces meurtres, concernant des centaines de personnes et commis dans des conditions atroces, n'est pas à la hauteur de la gravité des faits. Les crimes politiques succèdent aux massacres sans que l'information sur les circonstances ne soit détaillée, sans qu'aucun meurtrier ne soit arrêté et surtout sans qu'aucune enquête crédible ne soit diligentée par les services de sécurité. L'opinion n'a droit qu'aux commentaires de journaux sur lesquels pèse la pression de militaires en civil recrutés comme journalistes. La presse est obligée de commenter favorablement les communiqués officiels laconiques annonçant les tueries et d'assimiler toute demande d'information à un acte de complicité avec les terroristes islamistes.

La répétition des tueries collectives, dont les auteurs restent impunis, et leur degré d'horreur (enfants décapités, femmes brûlées vives, vieillards dépecés) interpellent la conscience de chacun. Pour mettre un terme à ces actes barbares, il est nécessaire d'arrêter les meurtriers et de les traduire devant une instance juridique internationale pour crimes contre l'humanité.

Les autorités qui ont montré leur incapacité à mener des enquêtes crédibles et leur défaillance à assurer la sécurité des citoyens doivent accepter qu'une commi