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TRIBUNE

L'Europe se dote peu à peu de règles éthiques qui, loin de constituer un frein au développement technologique, répondent aux attentes des citoyens. L'Europe sera éthique ou ne sera pas.

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par Noëlle LENOIR
publié le 17 décembre 1999 à 2h25

La vie des individus, la marche des entreprises, les relations entre

Etats" rien n'échappe aux bouleversements induits par les nouvelles technologies, celles du vivant et celles de l'information. La Communauté européenne a pris conscience assez tôt de l'impact social et humain de cet essor technologique d'une ampleur sans précédent, en engageant, dès la fin des années 80, une réflexion éthique tant au sein du Parlement que de la Commission. Mais, depuis deux ou trois ans, face à l'accélération du changement, un tournant a été pris et l'on est passé de la réflexion à l'action.

L'Europe est, en effet, en train de se doter d'un corpus de règles éthiques qui, n'en déplaise à certaines idées reçues, n'entravent pas son développement et sont au contraire de nature à renforcer son influence culturelle. Peu à peu, ajoutées les unes aux autres, ces règles, fondées sur les valeurs communes de la société européenne, composent un véritable «ordre juridique communautaire». Cette dimension éthique des politiques communautaires transparaît notamment à travers le recours à une notion juridique entièrement nouvelle: celle des «principes éthiques fondamentaux». Ainsi, la décision du Parlement européen et du Conseil approuvant le cinquième «programme-cadre» de recherche pour les années 1998-2002 stipule-t-elle que «l'Union européenne, dans le cadre de ses activités de recherche et de développement technologique, respecte les principes éthiques fondamentaux».

La nouveauté n'est cependant pas uniqu