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Libération

Mon fils s'est suicidé, vraisemblablement à la suite d'un «retour d'acide». Danger, drogues faciles.

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publié le 18 décembre 1999 à 2h23

Un jour de l'automne 1998, mon fils a choisi de quitter ce monde. Il

avait 20 ans" Je n'épuiserai sans doute jamais toutes les interrogations sur son suicide qui renvoie à son histoire et à notre histoire familiale. Que s'est-il passé dans sa tête? Lui que je percevais comme un jeune homme heureux, plein de charme et d'humour. Comment en est-il arrivé là? Son ultime lettre pleine d'amour à ses proches nous a fait découvrir un fils inconnu, exprimant son mal-être. Quelle disparité, quel antagonisme avec ce qu'il nous donnait à voir! Que connaît-on d'autrui?" Mon fils semble avoir subi un effrondrement psychique brutal. Sa lettre me conforte dans cette idée quand il évoque la cause possible de son acte par «les quelques trips qu'il a pris dans sa vie». Son meilleur ami renforce mon avis en parlant de «retour d'acide». J'ai voulu en savoir plus sur la cause du geste de mon fils. Mon propos n'est pas de diaboliser la drogue, il veut seulement éclairer les usagers sur ce risque peu connu et peu parlé. J'éviterai de vous citer et de vous commenter la multitude d'articles et de livres que j'ai lus sur le sujet, mais il faut connaître la corrélation entre la consommation de drogue et le suicide. Bernard Kouchner, ancien secrétaire d'Etat à la Santé, a souligné cette spécificité française, celle de la consommation de psychotropes. Il m'a été difficile d'évaluer exactement l'utilisation sans doute légère de mon fils, me heurtant au mutisme de ses amis, à l'incompréhension de la pol