Que faut-il retenir de Seattle? Au début du mois, dans cette ville
américaine, 135 pays ont tenté en vain de lancer un nouveau cycle de négociations visant à la fois à libéraliser plus encore le commerce mondial et à poser quelques règles du jeu. Dans un centre des congrès encerclé par des milliers de manifestants, les ministres du commerce ont pourtant échoué. Le «cycle du millénaire» n'aura pas lieu. Pourquoi cet échec? Comment interpréter l'émergence d'une citoyenneté mondiale? Peut-on réformer l'OMC (Organisation mondiale du commerce)? Libération a réuni autour d'une table ronde trois observateurs des questions de mondialisation. Trois responsables du monde politique, syndical et associatif. Alain Madelin, président de démocratie libérale, et fervent libre-échangiste; Pierre Tartakowski, secrétaire général d'Attac (Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide au citoyens) et pourfendeur de la globalisation; Jean-François Trogrlic, enfin, numéro 2 de la CFDT, davantage partisan d'une régulation du commerce international.
Libération a choisi de revenir sur l'échec de Seattle en proposant à Alain Madelin (DL), Pierre Tartakowski (Attac) et Jean-François Trogrlic (CFDT) de confronter leurs points de vue.
Les leçons de Seattle Alain Madelin (DL). D'abord, un préalable: le libre-échange est un jeu gagnant pour tous. Donc positif. Les Cassandre qui le combattent, partisans de la fumeuse théorie du développement autocentré, se sont trompés. On nous a toujo