Au fil des semaines, la plupart des instituts de conjoncture et des
institutions internationales sont devenus extrêmement optimistes: reprise forte en Aise, redémarrage au Japon et dans la zone euro, maintien d'une croissance soutenue aux Etats-Unis, amélioration nette en Amérique latine et peut-être même en Russie. 2000-2001 pourrait constituer, selon cette analyse, une séquence record pour la croissance mondiale.
Faut-il prendre cette prévision au sérieux? Il est certain que beaucoup d'indicateurs conjoncturels sont au beau fixe, mais ne néglige-t-on pas les risques structurels? Aucune des zones n'est, de ce point de vue, épargnée. Jusque et y compris le continent nord-américain. Car si la solidité de l'économie réelle y est indiscutable (fort investissement, gains de productivité élevés, absence d'inflation, confiance inébranlable des consommateurs), les déséquilibres financiers sont majeurs: dette privée représentant 110% du PIB en augmentation de 10% par an, déficit extérieur de 35 milliards de dollars cette année, dette extérieure de près de 2000 milliards de dollars, surévaluation boursière. Personne ne suggère un effondrement, mais beaucoup estiment que seule une stabilisation de la dette (qui nécessitera une remontée de l'épargne privée, donc une baisse de la demande) évitera la récession.
En Asie, la reprise économique (Thaïlande, Malaisie, Singapour, même Hong-kong et surtout Corée) est impressionnante. Mais est-elle durable? Malgré les capacités excédentaires, les